samedi 23 juin 2007

Le piéton de New York


Le titre lui-même est une invitation à la flanerie. Dans une ville comme New York où tout est vitesse et hauteur, Mr Mumford nous invite à marcher, au rythme du piéton. Autre singularité de ce livre (en tout cas pour moi), ses articles sont des critiques, mais au sens de la critique de pièce de théâtre ou d'oeuvres artistiques.
En effet, via sa colonne dans le magazine
New Yorker, tenue dans les années 1930, Lewis Mumford analyse, commente, critique enfin des réalisations, soit locales (logements new-yorkais, bâtiments de l'ONU), soit plus lointaines (Maison Radieuse de Marseille, compte-rendu de son "tour d'Europe"), toujours avec la distance qui caractérise le critique, mais aussi avec une extrême justesse et une grande culture architecturale et urbanistique.
Il n'oublie en rien les difficultés du métier d'architecte et d'urbanisme, reconnait même volontiers les contraintes géographiques, administratives, ou autres - mais refuse toujours d'admettre la médiocrité des réalisations, et se permet d'apporter son lot de propositions qui auraient conduit, n'en doutons pas, à de meilleurs résultats.

Un parfait livre de chevet donc, à lire chapitre par chapitre (en fait, article par article), où au hazard des titres.