samedi 31 mars 2007

Bernard Préel: Les deux songes de la ville


Il est toujours intéressant de se pencher sur des ouvrages d'anticipation avec le recul du temps, surtout quand il s'agit d'anticipation sur le moyen terme. Ainsi, dans son livre "Les deux songes de la ville", écrit en 1995, Bernard Préel nous livrait non pas une, mais deux visions possibles de l'évolution de la ville moderne.

Dans le premier songe, les habitants fuient la ville surpeuplée et polluée, et redécouvrent les joies de la campagne, sans pour autant renoncer à leurs métiers (via le teletravail), ou à leur confort (via les livraisons à domicile, notamment). Le développement de ce que Bernard Préel appelle les "Exurbains" a été rendu possible par un changement radical de position sur le réchauffement climatique: les experts auraient déterminé que la circulation automobile n'influe en rien sur l'effet de serre. Du coup circuler en voiture n'est plus tabou, et l'allongement des distances plus un problème.
Quelque 12 ans plus tard, force de constater que ce changement de position n'a pas eu lieu, bien au contraire. En revanche, les développements de nouvelles sources de propulsion non polluantes, telle que la pile à combustible, pourraient bien permettre un jour la circulation en masse de véhicules réellement propres.
Même si ce postulat du premier songe est discutable, le livre contient des analyses pertinentes de nos évolutions de modes de vie. Ainsi sur les téléservices.
"Les téléservices iront beaucoup plus loin, plus vite et donc plus fort que l'automobile. Les marchands le comprendront à leurs dépens. L'automobile les a forcés à venir en rase campagne, hors-la-ville, pour s'y faire assassiner par le téléachat et les catalogues électroniques interactifs ! La ville, mais aussi l'entreprise vont venir s'éteindre dans la maison. Avant, dans la société urbaine, il fallait absolument pour bien vivre être entouré de mille petits métiers de services vivant du monopole de la proximité. Maintenant non. La livraison à domicile par les réseaux économise tellement de temps que, chaque fois qu'elle est financièrement abordable - et avec le progrès de la miniaturisation, c'est de plus en plus fréquent -, elle s'impose. Mort des bains-douches, des lavoirs, des fontaines, des kiosques à musique; déclin des cinémas, des blanchisseries, des théâtres, des stades, des commerces alimentaires, des cafés. Une anémie pernicieuse a fait péricliter les services et entraîné à sa perte la ville, privée de ses animateurs."
Le deuxième songe brosse au contraire le portrait d'une ville qui a su retrouvé son dynamisme, et s'imposer comme élément central de l'animation et du développement.

Comme le conclut Bernard Préel, avec deux visions, il n'a pas de préférence, la vérité si situe(ra) sans doute entre les deux.

Pour (re)lire cette fable intéressante, à une époque ou la ville et ses banlieues sont au centre de maintes discussions, suivez le lien Amazon du livre.

dimanche 25 mars 2007

Une église


Illustration du sujet précédent sur le prototypage en lego, une simple création bicolore d'une Eglise.

Pour reprendre les éléments positifs et négatifs cités plus tôt, la forme du bâtiment est simple, mais on a quand même pu jouer sur un effet de couleur choisi (et non subi par la disponibilité des pièces), et le bâtiment grandeur réelle pourrait exister. Seule l'échelle pourrait poser problème, avec des ouvertures à la fois assez peu religieuses (pour les fenêtres, et sans doute trop grande en proportion).

Un exercice de style, en somme. Mais la simple critique d'une telle construction en cours d'architecture peut donner l'occasion aux étudiants de se pencher sur justement les faiblesses potentielles d'un tel édifice, s'il devait être réalisé.

samedi 24 mars 2007

Briques

Non il ne s'agit pas ici de la brique traditionnelle, mais bien de ces pièces en plastiques qui font le bonheur des enfants de tous âges pendant les après-midi pluvieuses. D'ailleurs on parle bien de "briques" et de "construction", quand il s'agit d'assembler ces petits éléments pour en faire des animaux, des véhicules, ou encore, oui, des maisons ou des immeubles !
Certains les utilisent même pour bâtir des répliques de monuments célèbres, tels la tour Eiffel, la statue de la liberté, ou encore l'Atomium de Bruxelles. Un site web entier, brickshelf.com, est d'ailleurs dévolu à ces créations personnelles, pour lesquelles certaines personnes partagent même les instructions et rendus 3D informatiques ayant présidé à la construction elle-même.
Voici même le lien direct sur les photos et instructions relatives à l'Atomium, précédemment cité.

Que les legos et autres mega blocks soient utilisés pour le plaisir, cela n'étonnera personne, mais peut-on décemment les considére en tant qu'outils de prototypage, à savoir, pour construire des modèles réduits de bâtiments à l'étude ?

Il existe quelques éléments plaidant en faveur du lego. Citons en vrac:
  • disponibilité (dans tous les magasins de jouets)
  • facilité d'usage (on peut repositionner les éléments)
  • ré-utilisation (on peut démonter la maquette)
  • apprentissage rapide de l'outil (pas ou peu de formation nécessaire)
Maintenant, les legos ne sont pas sans contraintes, qui peuvent d'ailleurs s'avérer suffisamment gênantes pour empêcher leur utilisation dans de nombreux cas, par exemple:
  • attrait manifeste pour l'angle droit (les courbes sont extrêmement difficiles à réaliser)
  • échelle horizontale contre échelle verticale
  • difficulté à rendre correctement les ouvertures (portes et fenêtres)
  • couleurs (à moins d'avoir un stock infini, la construction est souvent un patchwork plus ou moins heureux de différentes couleurs)
Donc- vraie possibilité ou gadget pour enfants ayant refusé de grandir ? Au minimum, l'usage de Legos dès le plus jeune âge a-t-il pour mérite de sensibiliser la jeune classe à la construction et à la création de formes. Dans certains cas même, ils peuvent permettre de rendre plus vivantes des explications sur, par exemple, la résistance d'un pont, pas une démonstration visuelle.

Des exemples concrets à suivre, sur ces pages.

dimanche 18 mars 2007

Portfolio: Paris La Défense

Le quartier La Défense, à Paris, en évolution depuis plus de 50 ans, est propice aux photos d'architecture, avec des jeux d'ombres et de reflets entre les tours, et d'impressionnantes perspectives sur l'esplanade et la Grande Arche.
Voici quelques photos personnelles prises en janvier 2006. Au menu, première prise de contact avec la tour EdF et la tour Opus12. Beaux effets de reflets et de soleil couchant, notamment sur la Grande Arche.


12 photos à découvrir sur Flickr


autres liens:

samedi 17 mars 2007

Ricardo Bofill - Espaces d'une vie

Voici un résumé écrit en 1994 du livre de Ricardo Bofill et Jean-Louis André, Espaces d'une vie, qui livrait au public français une partie de la vision de l'architecte catalan.

Ce résumé est un PDF de deux pages, donc voici les premiers paragraphes:
“Parce qu’elle se définit comme l’art de composer l’espace, l’architecture ne connaît guère d’enfants prodiges. Ici plus qu’ailleurs, les coups de génie exigent patience et travail.” C’est par cette phrase très austère que commence la partie CREER du livre de Ricardo Bofill, Espaces d’une vie, et cette phrase résume à mon sens deux des idées essentielles de ce livre : la composition de et avec l’espace, et le travail. Composition à un double niveau, car il faut que l’architecte à la fois modèle un espace vide (“remplacer le non-être par de l’être”) et s’intègre dans celui-ci. Travail, car l’architecte se doit, pour laisser parler son génie, de maîtriser à la fois la technique de construction et le langage de l’architecture.
Quatre thèmes se dessinent donc autour de ces deux idées, quatre thèmes assez proche pour que leur ordre importe peu, ainsi que le montre l’organisation-même du livre : maîtrise de la technique de construction, maîtrise du langage architectural, intégration des bâtiments dans l’espace et intégration de ses créations dans les créations mondiales.

La suite du résumé à télécharger ici:

Quelques liens:
  • le livre sur Amazon
  • article en français sur Ricardo Bofill sur WikiPedia
  • site officiel de l'architecte (attention: espagnol ou anglais uniquement)

samedi 10 mars 2007

Archit.Eric, c'est quoi ?

A la croisée des chemins entre l'Encyclopédie du savoir relatif et absolu de Bernard Werber et les Miscellanées de Ben Schott, ce site se veut le receptacle d'idées, opinions, photos, relatives à l'architecture et à l'urbanisme.
Au fil des semaines, on trouvera donc des résumés de livres, des articles, des liens vers des sites "intéressants", des photos, etc.

Tous commentaires sont les bienvenus.
Eric