samedi 22 décembre 2007

Retour sur les hexagones

Dans un article d'avril, je faisais état d'un étude théorique portant sur un plan d'aménagement en hexagones, pouvant servir de référence à la fois dans le plan des immeubles et dans la structure des quartiers d'habitation.
Lisant récemment L'art de bâtir les villes, je fus très surpris de constater que Camillo Sitte abordait également ce thème, dans le cadre de la notion modje tombe sur cette critique acerbe de Camillo Sitte sur le même sujet:
Dans un découpage parcellaire, la valeur maximale du terrain à bâtir est atteinte lorsque chaque bloc présente un rapport maximal entre son périmètre et sa surface. D'un point de vue purement géométrique, des parcelles rondes seraient plus avantageuses, et il faudrait les disposer comme des billes de taille égale serrées le plus étroitement possible : en l'occurrence, six devraient en entourer une septième. En traçant entre ces blocs des rues droites et de largeur constante, les cercles deviendraient des hexagones réguliers ressemblant à un carrelage ou aux cellules d'une ruche. On a peine à croire que l'homme soit capable de mettre à exécution une idée aussi pesante de laideur et effrayante de monotonie, et qui ruine à ce point toute possibilité d'orientation. Cette chose incroyable est cependant devenue réalité, à Chicago. Voilà donc la quintessence du système de blocs. Une chose est sûre: l'art et la beauté n'y ont pas la moindre place.
La note de l'édition actuelle (Points Seuil) précise qu' "on ne connaît aucune réalisation, ni même de projet qui corresponde à cette description". Mon étude théorique reste donc ce qu'elle est: un essai sur le sujet visant à comprendre graphiquement les avantages et contraintes apportées par ce modèle.

samedi 15 décembre 2007

Deux définitions de la symétrie

La première définition de la symétrie, généralement admise, est la "correspondance d'éléments disposés de la même manière par rapport à un axe". En architecture, on dira qu'une construction est symétrique si ses corps de bâtiment se répondent, comme par exemple pour une façade où l'axe de symétrie serait le bâtiment central, avec deux bâtiments annexe de part et d'autre, ou bien sur les dessins d'enfant la disposition des fenêtres de chaque côté de la porte de la maison. On opposera également très souvent cette notion à celle d'asymétrie, désignant dans ce cas des constructions où la symétrie telle que définie plus haut n'est pas respectée.

L'art de bâtir les villesIl existe une deuxième définition, plus ouverte, que Camillo Sitte, aborde dans son livre L'art de bâtir les villes et qui nous viendrait de l'Antiquité, et de citer Vitruve: "La symétrie aussi est le rapport que toute l'oeuvre a avec ses parties, et celui qu'elles ont séparément à l'idée du tout, suivant la mesure d'une certaine partie."


Selon Sitte:
La notion théorique d'une identité de part et d'autre d'un axe ne s'est progressivement imposée qu'à partir du moment où, sur les chantiers de l'époque gothique, on a commencé à réaliser de vrais dessins d'architecture, et à utiliser de plus en plus fréquemment les axes de symétrie, au sens moderne du terme. A ce concept nouveau on appliqua le terme ancien, et on en altéra du même coup la signification. [...] Depuis l'idée de la symétrie a conquis le monde. Les axes de symétrie se multiplient sur les plans d'architecture, d'où ils passent sur les places et dans les rues, conquérant un domaine après l'autre, jusqu'à ce qu'ils restent seuls maîtres, remèdes uniques et miraculeux de tous nos problèmes. Tous nos règlements d'urbanisme prétendument "esthétiques" manifestent l'inconsistance de cette malheureuse attitude. Chacun reconnaît la nécessité d'une réglementation esthétique en ce domaine. Mais dès qu'il s'agit de trouver une formulation précise, l'enthousiasme initial cède la place à l'embarras, et la souris dont accouche la montagne n'est autres que l'universelle, l'indispensable et incontestable symétrie.

Saluons au passage le dictionnaire en ligne mediadico (www.mediadico.com) qui fournit une définition un peu plus large que la simple symétrie axiale traditionnelle. La définition complète en suivant ce lien.

dimanche 2 décembre 2007

Les Passagers du Roissy-Express

Les Passagers du Roissy-ExpressInvitation au voyage. Sortons des livres théoriques sur l'urbanisme pour aborder un récit de voyage, et pas n'importe lequel. Un matin de mai 1989, François (Maspero, l'auteur et narrateur) et Anaik (Frantz, la photographe) ont rendez-vous à l'aéroport de Roissy, destination... la ligne B du RER, ses arrêts couvrant la banlieue parisienne du Nord au Sud, et à l'arrivée 30 jours d'un journal de voyage qui n'a rien à envier aux précédents périples chinois de Mr Maspero.

Petit point géographique, cette ligne B couvre la région du Nord au Sud, du Vexin à la Bièvre, des coins les plus "difficiles" (Aulnay, La Courneuve, Drancy) aux villes les plus chics (Sceaux, Bourg-La-Reine), voire la pleine campagne, comme son terminus Sud, St Remy Lès Chevreuse. On a donc, en un voyage sur le Réseau Express Régional, une sorte de résumé de la région parisienne, ses paysages naturels et urbains, ses habitants, ses problématiques urbaines et sociales.