mercredi 27 juin 2007

La poursuite du Grand Axe sur la commune de Nanterre



Attention fond de tiroir!

Un dossier exhumé de mes années d'études, en 1994: Nanterrien à l'époque, et déjà intéressé par le quartier de la Défense, j'avais porté mon intérêt sur l'extension discutée du quartier d'affaire sur la commune de Nanterre, avec ce Grand Axe en ligne directrice.

Dans le dossier lié, 13 pages d'études et d'analyses, incluant des interviews de la mairie de Nanterre et d'un groupe d'opposition de l'époque.
Cliquez ici pour télécharger le PDF (3.6MB)

Les faits remontent à 13 ans maintenant, et il sera intéressant de les confronter à la réalité, maintenant que l'extension de la Défense se réalise.

Tous commentaires sont les bienvenus.

samedi 23 juin 2007

Le piéton de New York


Le titre lui-même est une invitation à la flanerie. Dans une ville comme New York où tout est vitesse et hauteur, Mr Mumford nous invite à marcher, au rythme du piéton. Autre singularité de ce livre (en tout cas pour moi), ses articles sont des critiques, mais au sens de la critique de pièce de théâtre ou d'oeuvres artistiques.
En effet, via sa colonne dans le magazine
New Yorker, tenue dans les années 1930, Lewis Mumford analyse, commente, critique enfin des réalisations, soit locales (logements new-yorkais, bâtiments de l'ONU), soit plus lointaines (Maison Radieuse de Marseille, compte-rendu de son "tour d'Europe"), toujours avec la distance qui caractérise le critique, mais aussi avec une extrême justesse et une grande culture architecturale et urbanistique.
Il n'oublie en rien les difficultés du métier d'architecte et d'urbanisme, reconnait même volontiers les contraintes géographiques, administratives, ou autres - mais refuse toujours d'admettre la médiocrité des réalisations, et se permet d'apporter son lot de propositions qui auraient conduit, n'en doutons pas, à de meilleurs résultats.

Un parfait livre de chevet donc, à lire chapitre par chapitre (en fait, article par article), où au hazard des titres.

jeudi 21 juin 2007

Architecture et langage

Après avoir exploré les liens entre architecture et typographie, par l'entremise de Mr Adrian Frutiger, attachons-nous maintenant au "langage" architecturale, avec l'aide de Mr Witold Rybczynski, déjà cité précédemment dans un article concernant la photo d'intérieur.
Dans le paragraphe ci-dessous, Mr Rybczynski rapproche le "langage" architectural plutôt de l'argot, avec ses évolutions par rapport à la "norme", et ses tentatives sans cesse renouvelées par ses auteurs d'en inventer de nouvelles règles, de nouveaux "mots".
If architectural style is a language - an analogy that is deeply flawed - it is closer to slang than to grammatical prose. Architectural style are mutable, unregulated, improvised. Architects break the rules, and invent new ones. In part, this is simply the irrepressible urge of creative individuals. In part, architects break stylistic rules because they can. After all, most of the rules that govern building designs - fire codes, building codes, zoning laws, budgets, programmatic requirements, engineering norms - are outside the architect's control; stylistic rules are firmly within his preview. Since architecture is so intensely competitive, doing something unexpected, unusual, or just different is a way to be noticed, to rise above the crowd.


in W. Rybczynski, The Look of Architecture, Oxford University Press

mardi 12 juin 2007

C'était la ville nouvelle

A considérer comme une suite imagée au livre de Bernard Hirsch, C'était la ville nouvelle, de Vincent Girard, couvre l'histoire de Cergy des débuts jusqu'en 2002, date à laquelle la ville nouvelle devient ville "tout court", oú l'Établissement Public d'Aménagement (EPA) cède la place au Syndicat d'Agglomération Nouvelle (SAN).
En historien fidèle, Christophe Girard retrace l'histoire de la ville nouvelle, depuis les années Hirsch jusqu'aux années 2000, avec forces anecdotes et images.
Ce livre, à l'initiative de l'EPA, est le pendant textuel du livre d'image Ville avec vue sortie au même moment, présentant 5 visions différentes de photographes sur Cergy.

lundi 11 juin 2007

Léon Krier: Architecture, choix ou fatalité

Architecture: Choix ou fatalitéDans son livre, écrit en 1999, Léon Krier trace sa vision d'une architecture et d'un urbanisme, à l'opposé du modernisme ambiant, où il serait possible de bâtir et d'agencer selon des canons plus "traditionnels", sans nécessité d'obéir à de pseudo mouvements modernistes.

En exemple, voici quelques phrases glanées dans le livre:
Les architectes modernistes expliquent la difficulté d'approbation générale que rencontrent les oeuvres par leur nouveauté. Pourtant depuis un demi-siècle, le modernisme n'est plus nouveau, et d'ailleurs la nouveauté est en général un encouragement à l'achat. Qui plus est, les oeuvres modernistes rencontrent une difficulté existentielle fondamentale: la période de familiarisation avec le public excède en général leur capacité de vie.


quelques liens sur ce livre, et Léon Krier:

mercredi 6 juin 2007

L'invention d'une ville nouvelle


Quelle différence peut-on faire entre un cité-dortoir et une ville ? la fonction justement. Dans une ville, il faut que les habitants trouvent non seulement le logement, mais aussi les commerces, le travail, les loisirs, y compris culturels. C'est là que le terme d'invention prend tout son sens. Avec l'épopée des villes nouvelles, la France a du créer de toutes pièces des morceaux d'urbanité, suffisamment crédible pour qu'au fil du temps les gens s'y sentent bien, et qu'ils acquièrent au final leur statut de ville, avec tous les attributs décrits plus haut.

Le livre de Bernard Hirsch, également sur-titré Oublier Cergy... est donc le roman de cette aventure pour la ville nouvelle de Cergy-Pontoise, sans doute l'exemple le plus abouti de ville nouvelle réussie. Ça se lit comme un roman, dans lequel l'auteur, premier patron de l'Etablissement Public d'Amenagement (1965-1975) n'oublie ni les acteurs multiples (collectivités locales et nationales, ministres, habitants, paysans, ...), ni les péripéties d'un exécutif national omniprésent, ni les réflexions de son équipe, réalisant l'importance de la tâche qui leur incombait.

Au final, un livre émouvant sur des pionniers de l'urbanisme.
Pour le plaisir, je ne résiste pas à cette citation de cloture:

Pour terminer, je voudrais vous faire une confidence: cette ville nouvelle je ne la trouve pas si mal que cela. Est-elle belle ou laide, qu'est-ce que cela peut faire ? Moi je m'y sens bien et elle me plaît. [...] ma femme et moi, nous finissons pas y être sentimentalement attachés et nous commençons à nous apercevoir qu'il n'est pas si facile d'oublier Cergy.

Livres de chevet

Une nouvelle catégorie débute ce week-end: semaine après semaine, un aperçu de certains livres que je considère comme mes "livres de chevet" sur les sujets d'architecture et d'urbanisme. Cette fois pas de lien amazon ni de citations des livres, juste des commentaires personnels sur les aspects marquants de ces choix.
Eric

Vivre en collectivité

Aujourd'hui, plutôt des pistes de réflexion, des questionnements, qu'un article construit.
Certains téléspectateurs français ont peut-être suivi sur Arte la soirée consacrée aux "fractures urbaines" le 1er mai dernier. Notamment dans le dernier sujet consacré à la maison individuelle, on pouvait y entendre Jean-Louis Borloo expliquer à la caméra que le Français n'aspire qu'à une chose: son lopin de terrain avec sa maison bien à lui. Est-ce donc cela le rêve français ? une maison pour tous, deux voitures, une piscine... ?

Toutes les réflexions du mouvement moderne, Le Corbusier en tête, renforcées par le besoin pressant de reconstruction d'après-guerre, tentaient à l'inverse de démontrer qu'on pouvait (et devait pour des questions évidentes de place) concilier habitat collectif et bonheur de vivre, à condition de le faire bien: libération du sol naturel pour les espaces verts et activités collectives de loisir et de culture, et attention particulière portée à la qualité du logement, notamment son ensoleillement.

A ce titre, (re)lire Manière de penser l'urbanisme de Le Corbusier, dans lequel il évoque notamment cette contradiction entre le désir de maison individuelle et les contraintes liées à l'occupation de l'espace et la distance entre logement et autres activités, d'éducation et de loisir. Sa réponse de l'époque (1945), les immeubles-villas, bientôt édifiés en Cités Radieuses.

Des commentaires ? des réactions à la soirée Arte ? la page est ouverte.