vendredi 2 novembre 2007

Bénéfices du plan en bras de turbine

Suite de la critique de Ricardo Bofill et Nicolas Véron sur les analyses de Camillo Sitte concernant les différences entre urbanisme de cours et urbanisme de bloc, aujourd'hui les bénéfices du plan fermé:
L'architecte viennois Camillo Sitte a analysé de façon pénétrante ces deux urbanismes, en mettant en évidence la différence de fond entre les villes de son temps et les cités du Moyen-Age. Il note en particulier, le premier, que de nombreuses places médiévales apparaissent extrêmement closes, du fait d'un plan en "bras de turbine" où aucune rue ne débouche en vis-à-vis d'une autre: l'oeil ne peut jamais avoir plus d'une perspective sur l'extérieur depuis la place (et encore faut-il pour cela qu'il se place sur le côté de celle-ci), ce qui la fait paraître plus fermée qu'elle est en réalité. Peu importe d'ailleurs que la place soit close ou ouverte, ou, comme le fait remarquer Sitte, que son tracé soit régulier ou non: l'essentiel est l'attention portée à l'espace vécu plutôt qu'à la géométrie abstraite du plan. Il y aurait donc deux urbanismes, celui des blocs qui serait avant tout un urbanisme de papier, conforme à un dogme théorique, et celui des cours, pragmatique et concret, comme dans ces places médiévales qu'analyse Sitte, qui mettrait au premier plan d'espace tel qu'il est ressenti au quotidien.

extrait de L'architecture des villes, déjà cité dans ce blog.

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