samedi 6 octobre 2007

L'urbanisme parisien

Dans son livre Paris, Urbanisme d'état et destin d'une ville, Jean-Paul Lacaze nous livre une analyse intéressante sur les éléments constituants de l'actuelle unité visuelle d'un certain nombre de quartiers de Paris:
Au niveau de la ville, l'organisation en îlots sous un vélum uniforme d'où n'émergent que des monuments, permet une excellente maîtrise de la forme urbaine. Au niveau de la parcelle, des règles simples: gabarit fonction de la largeur de la rue, balcons filants, aux deuxième et cinquième niveau, suffisant à assurer l'harmonie de la géométrie de l'îlot tout en laissant une liberté de manoeuvre suffisante à une construction parcelle par parcelle, grâce aux "contrats de cours commune" généralisés pour permettre l'aération et l'éclairage des cours d'îlot.
Appliqués avec continuité pendant plus d'un siècle, ces règles simples ont suffi à modeler l'image du Paris contemporain en une forme qui est à la fois savante et populaire pour qu'elle se révèle riche de sens, quelle que soit la nature du regard qui la perçoit.
Dans cette pratique incertaine et mouvante qu'est l'urbanisme, il existe peut-être quand même une régularité qui se rapproche d'une loi scientifique: un ensemble cohérent de règles d'urbanisme permet d'assimiler la diversité des initiatives privées et les différences de qualité des immeubles. Ou encore, formulé de façon plus brutale, un bon urbanisme peut sauver des architectures quelconques, alors qu'un grand numéro d'architecture ne peut suffire à sauver un urbanisme médiocre.

Ce livre très riche a déjà été cité ici à l'occasion d'un article sur le métro. Une lecture conseillée aux curieux de l'histoire de l'urbanisme parisien. Nous y reviendrons dans quelques semaines pour commenter un passage lié aux autoroutes. A suivre, donc...

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